(un peu de musique pour ceux qui aime l'ambiance.)
Il faisait beau aujourd'hui. Froid, certes, mais le ciel était clair, ce grâce au vent glacial qui semblait décidé à rentrer dans les plus petits interstices des vêtements des jeunes élèves qui préféraient rester à l’intérieur.
Rien de plus naturel en ce début d'hiver, mais ça contrarié les plans de retraites d'un petit faunus ovin, ce dernier ne pouvant plus rester dans la bibliothèque jusqu'au soir puisqu'elle serait blindée d'élèves inconnus, et qu'on lui prendrait surement sa place -pour laquelle il n'allait surement pas se battre, ou même hausser la voix-
Mais il y avait un bon côté à ce climat, c'est qu'il faisait juste assez froid pour décourager les élèves de sortir, mais pas assez pour rendre le trajet jusqu'aux serres insurmontable.
C'était donc une de ces dernières que le jeune bélier s'était réfugié, la serre exotique qui n'en portait bien que le nom, mais qui restait sa préférée de toutes : la plus éloignées dans le campus et celle où se trouvait les fleurs de sont enfance. Aussi le fait qu'il y fasse toujours chaud et que personne ne viennent visiter après le club de botanique du matin devait jouer un peu.
Agnel était donc dans cet eden miniature, dos à la porte fermée, dans une section réservées aux plantes importées de ménageries, majoritairement des fougères et des palmiers nains mais aussi un petit carré dans lequel se trouvait un parterre d'orchidées panthères aux couleurs chatoyantes.
Non pas que cela soit d'une importance pour le faunus, puisqu'il dessinait à son habitude avec un unique fusain emprunté à la salle d'art, sur un carnet de papier épais provenant du même endroit.
En fait le terme 'dessiner' sonnait un peu faux ici, tant l'élève s'appliquait à rendre avec exactitude chaque trait que ses yeux percevait du décor végétal au bord duquel il était assis.
N'importe qui regardant par-dessus son épaule aurait eu la même réaction mitigée face à ce qui était représenté : d'abord de l'étonnement face à l'incroyable richesse de détail dans l'oeuvre, la capacité impressionnante à reproduire chaque élément sur le papier comme pris par une photo en noir et blanc... puis un peu de déception, en réalisant qu'il ne s'agissait que de ça. Une bête copie, certes parfaite, des plantes de la serre, et rien de plus. Pas un trait d'artiste, pas de vent imaginaire ou de lumière, pas de reflet en plus, aucune forme de touche personnelle, bref : Agnel ne faisait que reproduire bêtement ce qu'il avait devant lui, remplaçant la beauté des motifs et couleurs par des dégradés de gris comme si le mouton absorbait l'image mais n'en percevait que les différences d'ombres et de lumière, à la manière d'une vieille imprimante.
Et donc ainsi, produisant quelque chose de plus proche du croquis scientifique que du dessin, Agnel s'isolait paisiblement loin du monde et de ses propres pensées, bercés par le bruit du vent qui s'abattait sans relâche sur les parois de verre, dans un idylle factice rempli de nostalgie.
Il faisait beau aujourd'hui. Froid, certes, mais le ciel était clair, ce grâce au vent glacial qui semblait décidé à rentrer dans les plus petits interstices des vêtements des jeunes élèves qui préféraient rester à l’intérieur.
Rien de plus naturel en ce début d'hiver, mais ça contrarié les plans de retraites d'un petit faunus ovin, ce dernier ne pouvant plus rester dans la bibliothèque jusqu'au soir puisqu'elle serait blindée d'élèves inconnus, et qu'on lui prendrait surement sa place -pour laquelle il n'allait surement pas se battre, ou même hausser la voix-
Mais il y avait un bon côté à ce climat, c'est qu'il faisait juste assez froid pour décourager les élèves de sortir, mais pas assez pour rendre le trajet jusqu'aux serres insurmontable.
C'était donc une de ces dernières que le jeune bélier s'était réfugié, la serre exotique qui n'en portait bien que le nom, mais qui restait sa préférée de toutes : la plus éloignées dans le campus et celle où se trouvait les fleurs de sont enfance. Aussi le fait qu'il y fasse toujours chaud et que personne ne viennent visiter après le club de botanique du matin devait jouer un peu.
Agnel était donc dans cet eden miniature, dos à la porte fermée, dans une section réservées aux plantes importées de ménageries, majoritairement des fougères et des palmiers nains mais aussi un petit carré dans lequel se trouvait un parterre d'orchidées panthères aux couleurs chatoyantes.
Non pas que cela soit d'une importance pour le faunus, puisqu'il dessinait à son habitude avec un unique fusain emprunté à la salle d'art, sur un carnet de papier épais provenant du même endroit.
En fait le terme 'dessiner' sonnait un peu faux ici, tant l'élève s'appliquait à rendre avec exactitude chaque trait que ses yeux percevait du décor végétal au bord duquel il était assis.
N'importe qui regardant par-dessus son épaule aurait eu la même réaction mitigée face à ce qui était représenté : d'abord de l'étonnement face à l'incroyable richesse de détail dans l'oeuvre, la capacité impressionnante à reproduire chaque élément sur le papier comme pris par une photo en noir et blanc... puis un peu de déception, en réalisant qu'il ne s'agissait que de ça. Une bête copie, certes parfaite, des plantes de la serre, et rien de plus. Pas un trait d'artiste, pas de vent imaginaire ou de lumière, pas de reflet en plus, aucune forme de touche personnelle, bref : Agnel ne faisait que reproduire bêtement ce qu'il avait devant lui, remplaçant la beauté des motifs et couleurs par des dégradés de gris comme si le mouton absorbait l'image mais n'en percevait que les différences d'ombres et de lumière, à la manière d'une vieille imprimante.
Et donc ainsi, produisant quelque chose de plus proche du croquis scientifique que du dessin, Agnel s'isolait paisiblement loin du monde et de ses propres pensées, bercés par le bruit du vent qui s'abattait sans relâche sur les parois de verre, dans un idylle factice rempli de nostalgie.
Dernière édition par Agnel Blancrin le Dim 7 Jan - 13:47, édité 1 fois